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Texte

Né à Douala, Francis Bebey (1929-2001) est considéré comme l’un des pionniers de la musique africaine en Occident. Chanteur et guitariste, il était également poète, conteur, chanteur, et grand joueur de sanza, instrument dont la noblesse était relativement ignorée, dans nos contrées.

Fils d’un pasteur baptiste, il est bercé par la musique classique occidentale, notamment celles de J.S.Bach et de G.F.Haendel. Il apprend le banjo, puis la guitare avec pour influence principale l’écoute du grand Andrès Segovia.

Ancien reporter pour Radio Ghana puis pour la Sorafom (Société de Radiodiffusion de la France d’Outre-mer), il se fait remarquer dans les milieux culturels parisiens peu après Mai 68, grâce à un répertoire poétique et musical inspiré par les chants bantous, les polyphonies pygmées, ou des musiques ancestrales griotiques de l’Afrique de l’Ouest.

Ecrivain, il publie plusieurs ouvrages, dont le roman “Le fils d’Agatha Mundio”, récompensé par le Grand Prix Littéraire d’Afrique Noire (1968). Il est ensuite recruté par l’Unesco pour y développer le département Musique.

Musicologue - autre talent - il publie en 1969 un ouvrage consacré aux musiques traditionnelles qui compte parmi les premières publications dans ce domaine.

Le premier album de Francis Bebey, “Idiba”, paraît en 1972. Le vibraphoniste n’en est autre que son alter ego de l’époque : Manu Dibango. Puis à partir de 1974, il se spécialise dans la chanson humoristique et satirique, dénonçant par exemple le masochisme (ce qui lui vaut le courroux d’une partie de la population masculine africaine).

Il obtient le Prix de la Chanson Française de la Sacem en 1977, avant de se consacrer à des compositions plus poétiques et “sérieuses”, s’accompagnant la plupart du temps d’instruments divers traditionnels d’Afrique de l’Ouest.

Son œuvre, véritable toile tissée entre des temps immémoriaux et notre époque, fait qu’il est considéré aujourd’hui comme le Papa de la World Music.

En 1984, il est nommé représentant de l’Afrique au Haut Conseil de la Francophonie créé par François Mitterand. C’est également à cette période qu’il enregistre “Africa sana” et “Sanza nocturne”, deux albums dont une compilation paraîtra sous le titre de “Psychedelic Sanza”.

Après avoir joué dans des salles parmi les plus prestigieuses au monde, Francis Bebey enregistre “Dibiye” pour Pee Wee Music en 1996.

Outre ses chansons, il a composé notamment une œuvre pour flûte pygmée et quatuor à cordes - créée avec le Kronos Quartet - ainsi que la musique du film “Yaaba” (primé au festival de Cannes, en 1989).