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Texte

Soufflenheim, 1966, un de ces villages d’Alsace où vivent les manouches. Jour et nuit, derrière une immense guitare, Biréli improvise. Il a 4 ans, ne sait qu’improviser et ne s’en lasse jamais. Il est, comme on dit, un enfant.
L’enfant dort avec sa guitare. Il entend dans ses rêves, mélodies et accords saugrenus ou bien somptueux, qui reviendront bien plus tard sous ses doigts. Quand il s’y attendra le moins. À l’improviste.
Très vite, en famille ou en fêtes, il comprend que jouer, c’est jouer ensemble.
Ensemble, il aura croisé la route des plus grands musi- ciens, les précieux, les monstres ou les modestes – ce qui ne change strictement rien – avec toujours le même feu. Le même engagement, la même joie de jouer.
Memories, fatrasie de mémoires déchaînées, toucher soyeux, décrochages subits et spirales des anges, ouvre ce sidérant album Solo suites. Fatrasies, genre poétique très prisé au 15e siècle, redécouvert, tiens donc, par les surréa- listes... Solo suites est de cet ordre du désordre.
Premier album en solo de Biréli Lagrène.
Biréli seul à seul, sur le qui-vive, dans le double silence du studio...
Album qu’on attendait, bien sûr, mais enfin, c’est même pour ça qu’on l’aime, Biréli n’en fait qu’à sa tête. Solo suites, l’album, ne viendra qu’à son heure. Non sans mal ni patience. Mais à l’instant voulu.
Solo suites, va bien au-delà de ce que l’on pouvait attendre.
L’enfance retrouvée.
L’enfance retrouvée, certes, mais après quel détour, quelle discographie joufflue, quelles nuits de musique non enregistrées, quelle vie...
Solo suites, et son premier titre, Memories, se disent au pluriel.
Seize titres en fondu–enchaîné, plus une chanson interprétée par sa fille Zoé Lagrène, en style des plus grands recueils. Seule différence, de taille, sous ses petits airs de composition poétique : une spontanéité sans calcul, cette fraîcheur, l’improvisation à l’état chimiquement pur.
La musique jouant d’elle-même.
Tout vide fait en soi.
La tête vide.
Ce vide absolu sur fond sonore d’accents manouches, de blues, la guitare toute, cordes et bois compris, plus cent mille mémoires, qui la laisse advenir, elle, la Musique.
Biréli quintessence en toute simplicité.
Comme dans ses mille solos jamais prémédités en scène, Biréli ne cherche pas, ne cherche rien, il attend.
Il attend quoi ? Il attend le moment voulu. Il attend l’instant, cet instant à peine touché sitôt enfui, le moment- même. Vertigineuse tentation du non-savoir qui exige une concentration de tous les instants.
Tel l’archer tirant dans la nuit.
Ce qui nous dispense, nous, soit dit en passant, d’admirer la performance et son cortège de fadaises (vélocité, virtuosité, vertu).
Biréli, son art si rare des ruptures et des renversements.
C’est un album dont chacune des seize introductions porte le secret. Et chacun des titres son évidence.
Un album de sentiments et de désirs avec cette touche de pudeurs et de mélancolie.
On ne s’étonnera même pas de retrouver dans Solo suites, un étonnant bien que familier Biréli remis à neuf, réinitialisé, comme on dit. Avec amortis et harmoniques façon questions-réponses; son amour indémenti des basses ; capable de ressusciter, en époustouflante version orchestrale, un saucisson que l’on croyait exténué (Caravan) ; allé vers le blues, sur intros funky ou tendres ; Biréli, dont les mille facettes fondent l’unité...
Un des rarissimes musiciens que l’on reconnaît dès qu’il s’accorde ou si, malicieux, il se désaccorde.
Indice plus qu’éclairant : juste après Memories, Biréli reprend un standard aux puissants mystères, Nature Boy. Une chanson qu’un certain eden ahbez (sans majuscules), proto-hippie de New York, finit par imposer à Nat King Cole qui allait la changer en succès mondial. Une chanson dont tout le monde ou presque, a voulu s’approcher, de Nat King Cole à Coltrane, en passant par Ike Quebec (et, si ça vous chante, Céline Dion). Une chanson d’inquié- tante étrangeté à force de paroles naïves, dont Joseph Losey donne peut-être la clef, en en faisant la chanson générique de son film The Boy with green hair.
Fragile autant qu’assurée, la version qui se glisse soudain sous les doigts de Biréli (mais d’où vient-elle, dieu du ciel !), annonce et préfigure sans calcul, la rhapsodie des Solo suites.
Comme un enfant danserait sur la lune.

Tracks (17)

1
Memories
04:24
2
Nature Boy
05:08
3
Little Melody
06:13
4
A suivre...
02:02
5
Question Réponse
01:33
6
Caravan
02:57
7
My Foolish Heart
02:59
8
Put your Dreams away
03:13
9
Fifty five Reasons
04:23
10
Bagi
03:51
11
Green Light
02:33
12
Buster Keaton
03:49
13
Un certain Groove
03:01
14
12:15
02:17
15
Blue Blues
02:42
16
No Signal
00:43
17
Angel from Montgomery
03:58

Artistes (2)

Biréli Lagrène guitares acoustiques et électriques, Fender Jazz Bass
Zoé Lagrène Chant (Angel from Montgomery)

Crédits

Produit, enregistré et mixé par Vincent Mahey pour PeeWee!
Enregistré les 9 juin 2020, 23-24 novembre et 12 décembre 2021 au Studio Sextan A, Paris
Assistants : Arthur Gouret, Ludovic Roze et Loïs Burnouf
Consultant post-production : Simon Goubert
Mixé au Studio Sextan C
Mastering : Raphaël Jonin J RAPH i.n.g.
Conception graphique : Atelier Bagarit
Photo : Jean-Baptiste Millot
Traduction : Pamela Hargreaves
Production exécutive : François Yvernat et Virginie Crouail

Presses (14)