Texte
Photo ©Jean-Baptiste Millot
Figure essentielle d’un jazz français créatif et inspire, Émile Parisien a parcouru ce début de siècle comme peu ont su le faire : jeune pousse de Marciac au tournant des années 2000, le saxophoniste alto et soprano s’est appliqué à explorer la tradition et l’histoire tout en les dépassant largement. Une évolution qui doit beaucoup à la curiosité d’Émile Parisien, dont le profil d’étoile montante du jazz s’est peu à peu affiné pour laisser transparaître un artiste plus complexe à l’esprit aiguisé, au-delà d’évidentes apparences.
Depuis ses collaborations avec Daniel Humair, Vincent Peirani, Joachim Kühn ou Michel Portal jusqu’aux innovations aux côtés de Jeff Mills ou avec son quartet chez ACT, Émile Parisien s’est imposé, en France et à l’échelle européenne, comme le catalyseur d’idées nouvelles, jusqu’aux confins de territoires balisés (au sein, dernièrement, du projet XXXX, aux cotes de Wollny, Lefebvre et Lillinger, toujours chez ACT).
Un trait tiré entre les deux pôles d’une musique en mouvement qui trouve, dans l’éclatement stylistique et l’exaltation des années 2020, une caisse de résonance évidente : au sein d’une réalité aux frontières esthétiques de plus en plus floues, la boussole importe moins que l’intuition, sans hésitation.
Une philosophie toute trouvée pour le nouveau sextet d’Émile Parisien, baptisé Louise, aux côtés des français Roberto Negro et Manu Codjia, grâce auquel le saxophoniste franchit l’Atlantique pour s’associer aux américains Joe Martin, Nasheet Waits et Theo Croker. Son projet le plus ambitieux à date, à n’en pas douter.